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La Paz

2007-08-31 – 2007-09-07
Nous passons huit jours à La Paz durant lesquels nous nous la coulons douce et travaillons surtout à notre site web. Cela ne nous empêche pas de découvrir l'étrange marché des sorcières, le surprenant musée d'art contemporain et de faire joujou dans une plaine de jeux surplombant la ville.

Rien de bien passionnant pour les deux premiers jours : nous écrivons des récits (en retard, comme d'hab' :)) pour notre site web et découvrons quelques bons (et mauvais) restaurants, entre autres un restaurant arabe (Al Amir) qui propose un délicieux assortiment végétarien.

Chose curieuse à La Paz : la plupart des cireurs de chaussures sont masqués (avec une cagoule), comme s'ils allaient braquer une banque. Ce serait apparemment pour rester anonymes car ils font cela pour aider leurs familles ou payer leurs études et le cirage de chaussures n'est pas considéré comme un métier très valorisant.

Le troisième jour, nous faisons une promenade conseillée par notre guide Lonely Planet. Elle commence tout près de notre hôtel, sur la place San Francisco avec son imposante église dont la construction a commencé en 1549 pour ne s'achever qu'au milieu du 18e siècle.

Nous passons ensuite par la calle (rue) Sagárnaga, remplie d'échoppes de beaux objets d'artisanat et de restaurants. La balade nous amène ensuite au mercado de Hechicería (ou « mercado de los brujos », le « marché des sorcières »). Les échoppes y vendent toutes sortes d'articles bizarres tels herbes, potions magiques ou encore fœtus de lama séchés, destinés à guérir les maux et à protéger des mauvais esprits. Le tout garantit une odeur qui ne nous incite pas à rester longtemps dans le coin. Nous n'avons pas de photo de ce marché étrange car il parait que les « sorcières » n'aiment pas se faire photographier et nous avons préféré éviter le risque de se faire jeter un mauvais sort ;).

Quelques étapes plus loin, nous arrivons sur la Plaza D Murillo, où se trouve notamment le palais présidentiel. En nous en approchant, nous entendons une fanfare. Sur la place, une foule de gens regardent un tas de militaires alignés devant le palais, répondant tous ensemble à des ordres criés en faisant des mouvements coordonnés. En nous renseignant auprès d'un spectateur, nous apprenons qu'il s'agit du changement de la garde présidentielle, qui a lieu toutes les deux semaines.

La balade terminée, nous retournons vers le quartier de notre hôtel. Les rues de La Paz sont souvent fort pentues. Nous nous trouvons plutôt dans le bas de la cuvette dans laquelle se situe la ville. Au loin, nous voyons les quartiers établis sur les hauteurs. Il peut y avoir une différence de température importante entre les différents niveaux de la ville. N'oublions pas qu'il y a environ 1000 m de dénivelé entre le point le plus haut et le plus bas.

Le surlendemain, nous allons visiter le musée d'art contemporain. Il est situé dans un édifice colonial du 19e siècle. Ce manoir est célèbre pour sa verrière et ses vitraux conçus par Gustave Eiffel. Quand nous y entrons, il n'y a encore aucun visiteur et l'homme qui nous vend nos billets doit aller allumer les lumières dans les différentes pièces.

Nous sommes surtout venus pour voir le bâtiment, mais sommes vite agréablement surpris par le contenu. Ce sont des tableaux et des sculptures créées par des artistes boliviens. Certains tableaux sont hauts en couleurs, parfois réalisées avec un souci du détail impressionnant. D'autres sont plus fantaisistes, parfois amusants. Contrairement à ce qu'on pourrait croire quand on parle d'art contemporain, il y a très peu d'œuvres abstraites, il s'agit surtout d'art figuratif. Les couleurs, les formes et les thèmes abordés sont différents de ce que nous avons l'habitude de voir et c'est chouette de découvrir un art avec des influences différentes.

Ensuite nous marchons jusqu'au Parque Laikakota Mirador. C'est une plaine de jeux qui se situe sur une hauteur. De là, nous avons une vue imprenable sur toute la ville. Nous nous laissons aussi un peu tenter par les jeux comme des grands gamins :).

Nous voulions aller ensuite au Museo Kusillo qui se trouve en face. C'est un musée scientifique destiné surtout aux enfants avec toutes sortes d'expériences interactives ludiques pour apprendre en s'amusant. Malheureusement, il est fermé.

En retournant vers le quartier de notre hôtel, nous passons par un escalier très pentu servant de raccourci pour arriver directement à un point plus élevé de la ville. La montée est essoufflante, l'altitude n'aidant pas. Au bas de l'escalier, une rivière dans laquelle se déversent les égouts assure une odeur nauséabonde que nous respirons à chaque bouffée d'air. Heureusement, au fur et à mesure que nous montons, l'odeur disparait petit à petit pour faire place à une odeur d'urine séchée pas vraiment plus agréable :). Autant dire que nous arrivons très vite en haut.

Le lendemain, nous allons à la gare routière pour acheter des billets de bus vers notre prochaine destination : Sucre. Ensuite nous profitons des prix bas de l'artisanat bolivien (qui est pratiquement le même que celui de toute l'Amérique du Sud) pour acheter quelques cadeaux pour nos familles.

Le soir, en retournant vers notre hôtel, nous remarquons la multitude de petites lumières de la ville éclairée sur les hauteurs. C'est joli.

Le jour d'après, alors que nous déjeunons-dinons dans un chouette café-restaurant de la rue Sagárnaga (Café Banaís), nous voyons Martin et Silke, un couple d'Allemands qui étaient avec nous pendant notre excursion sur le lac Titicaca. En leur expliquant que nous prévoyons de partir vers Sucre le lendemain soir, ils nous disent qu'ils comptaient y aller aussi mais qu'à cause des manifestations (parfois violentes) qui s'y déroulent pour le moment, on leur a déconseillé de s'y rendre.

Ces manifestations continuent depuis plusieurs mois déjà. Elles visent à faire de Sucre la seule capitale officielle du pays. Pour le moment, elle est la capitale constitutionnelle et judiciaire, mais la capitale administrative de facto est La Paz, car c'est là que se trouve le siège du gouvernement.

Après avoir encore fait quelques achats pour nos familles, nous nous renseignons sur la situation à Sucre auprès du réceptionniste de notre hôtel. Il nous dit qu'il n'y a pas de problème le weekend (nous devrions arriver samedi matin), mais que pendant la semaine les manifestants bloquent les entrées et sorties de la ville. Nous devrions donc la quitter au plus tard le lendemain soir de notre arrivée, sous peine d'y rester bloqués pendant une semaine. Nous verrons sur place ce que nous ferons.

Le lendemain est notre dernier jour à La Paz, nous prenons le bus le soir-même vers Sucre. Après avoir déjeuné-diné, nous allons voir la calle Jaén, une petite rue piétonne aux façades colorées abritant une multitude de musées. Nous nous limitons à la visite de la rue, qui est jolie et très différente des autres rues de la ville.

Ensuite nous allons sur internet et recevons un e-mail de Martin et Silke. Ils nous expliquent qu'ils sont à Potosí et qu'ils ont eu plus d'informations à propos des manifestations de Sucre. La situation a l'air dangereuse et ils nous déconseillent d'y aller. Nous décidons d'aller à la gare routière pour nous renseigner et éventuellement changer de destination.

Sur place, le stand d'information nous confirme qu'il est en effet fortement déconseillé d'aller à Sucre. Nous décidons donc de rejoindre Martin et Silke à Potosí. Nous apprenons que notre bus passe par là. Nous ne devons donc pas changer nos billets, mais simplement descendre plus tôt.

En retournant vers notre hôtel, nous allons visiter le musée de l'ethnographie et du folklore. L'entrée est gratuite. Par contre, il a l'air d'être en transformation et il n'y a pas grand-chose à voir.

En fin d'après-midi, après être passés par notre hôtel pour prendre nos bagages, nous tentons de trouver un taxi pour aller à la gare routière. Les seuls taxis officiels sont ceux ayant une enseigne sur le toit avec la mention « Radio Taxi ». Il y a beaucoup de taxis, mais la plupart ne sont pas officiels. Les « faux taxis », souvent moins chers, peuvent être dangereux, comme le montre la tragique histoire de Katharina et Peter, un jeune couple de routards autrichiens, partis faire un tour du monde en novembre 2005.

En février 2006, ils ont été kidnappés puis assassinés à La Paz, pour leur voler leurs cartes de banque. La limite quotidienne de retrait des distributeurs de billets en Bolivie (US$450) est équivalente à six mois de salaire moyen. Les touristes sont donc des cibles très attrayantes pour les criminels. Une pétition a été créée par la famille des victimes pour demander aux banques de réduire la limite quotidienne des distributeurs de billets pour éviter que ce genre de tragédie ne se répète.

Nous avons du mal à trouver un taxi officiel et commençons donc à marcher avec nos gros sacs en direction de la gare routière. Nous en trouvons finalement un et arrivons bien à temps pour notre bus.

Le bus de la compagnie Copacabana MEM a trois colonnes de sièges au lieu des quatre habituelles, les sièges sont donc plus larges. Ils sont confortables et nous avons même chacun droit à une grosse couverture. Le voyage s'annonce bien.

Peu après le départ, le bus fait un arrêt et des passagers supplémentaires montent. Il n'y a pas de place pour tout le monde et une imposante femme vient s'installer dans la rangée centrale, par terre, juste à côté de Maïte. Ce ne serait pas trop dérangeant si elle ne dégageait pas une odeur nous faisant deviner qu'elle ne s'est plus lavée depuis plusieurs semaines :(. Finalement, le voyage ne sera peut-être pas aussi agréable que prévu.